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Spielt Noise Boys : l’étonnante anecdote derrière le 1er album de Stephan Eicher

Tout premier album de Stephan Eicher, "Spielt Noise Boys" est né d'un étrange concours de circonstances. Entre concert punk, descente de police et dictaphone, plongez dans cette histoire incroyable

Stephan Eicher, une jeunesse punk

Né en en 1960 dans le canton suisse de Berne, Stephan Eicher est élevé au son des mélodies d’un père yéniche violoniste de jazz et de frères pratiquant la musique. Malgré cet environnement propice à un enfant très tôt avide de culture, le jeune Stephan Eicher est envoyé à l’âge de 11 ans dans un pensionnat privé ouvert sur les arts. À cette époque, il est subjugué par l’album de Lou Reed « Transformer » (1972) et par un concert de celle qui est considérée comme la marraine du punk, Patti Smith. Attiré par cette mouvance en vogue, Stephan Eicher monte à 17 ans son premier groupe de musique avec des copains de l’école d’art qu’il a intégrée à Zurich, les Noise Boys. L’aventure est courte, moins d’un an, et Stephan Eicher rejoint ensuite un groupe dans lequel joue son frère, Grauzone. En parallèle, le jeune homme est serveur, comme Florent Pagny à ses débuts, dans un club punk de Berne. Là où l’histoire de l’album « Spielt Noise Boys » commence.

Des instruments récupérés et un album enregistré sur cassette audio

Le 16 septembre 1980, Stephan Eicher travaille au Spex Club. Ce soir-là, comme c’est souvent le cas à cette époque dans les lieux fréquentés par les jeunes de la mouvance punk, la police débarque en plein milieu d’un concert. Alors que le public et les musiciens du groupe Starter se produisant ont quitté les lieux, Stephan Eicher récupère les instruments laissés par la formation : deux synthétiseurs et une boîte à rythmes. Après avoir appris à les maîtriser chez lui, notamment la boîte à rythmes qu’il fait passer dans une pédale de distorsion pour obtenir le son le plus saturé possible, il se lance dans l’enregistrement d’un album. Le jeune homme interprète 7 chansons de son premier groupe, « Stephan Eicher Spielt Noise Boys » se traduisant en « Stephan Eicher joue les Noise Boys ». Il reprend également « Sweet Jane », grand classique de la légende Lou Reed enregistré en 1970 avec son groupe The Velvet Underground qui a inspiré beaucoup d’artistes punk. Enregistré en 2 jours sur une cassette audio via le dictaphone de Stephan Eicher, « Spielt Noise Boys » est né.

« Spielt Noise Boys », un opus inaugural réédité en 2010

D’abord dupliqué en 25 cassettes pour les proches, « Spielt Noise Boys » est ensuite enregistré officiellement en décembre 1980 sur 45 tours chez le label Off Course Records avec lequel travaille le groupe du moment de Stephan Eicher, Grauzone. Le disque, ne comptant plus que 5 titres au lieu de 7 par manque de place, est envoyé également à une radio alternative suisse qui offre une certaine exposition à ce qui n’était au départ qu’un ensemble de chansons enregistrées au dictaphone. Le son punk ultra-saturé de Stephan Eicher plaît dans le milieu underground et les 750 exemplaires du 45 tours s’écoulent. Cet épisode lance la carrière professionnelle de l’artiste suisse qui s’offrira son premier grand succès quelques semaines après avec le titre « Eisbär » enregistré avec Grauzone. Ovni musical à l’histoire incroyable, « Spielt Noise Boys » peut être (re)découvert en 33 tours et CD depuis sa réédition en France en 2010.

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